Andromaque, racine
En quoi cette scène présente-t-elle un dénouement typique d’une tragédie ?
Nous étudierons d’abord le comportement ambigu d’Oreste face au désespoir, puis la chute du personnage vers la folie, et enfin la manière dont cette scène résout l’intrigue et le sort des personnages.
Dans cette scène, Racine délivre une vision ambivalente du personnage d’Oreste, le représentant tantôt ironique, tantôt désespéré. En effet, certains propos du personnage sont visiblement ironiques. On relève ainsi une série d’antiphrases, respectivement aux vers 33, 39 et 40 : « Oui, je te loue, ô ciel, de ta persévérance », « Je meurs content, et mon sort est rempli » et « Pour couronner ma joie ». Ce procédé, caractéristique de la tonalité ironique, montre qu’Oreste, pour se détacher de la souffrance qu’il ne peut supporter, fait mine de remercier les dieux d’avoir fait de lui « du malheur un modèle accompli » (v.38). Cependant, malgré ses tentatives de dérision, Oreste ne parvient pas à refouler le désespoir qui l’envahit. D’abord, on remarque la présence de nombreuses interrogatives et exclamatives, comme au vers 22 : « Elle meurt ? Dieux ! Qu’entends-je ? », ou encore au vers 46 : « Quelle horreur me saisit ? ». Cette ponctuation forte trahit l’intensité des émotions ressenties par le personnage. De plus, la douleur d’Oreste est mise en exergue par le champ lexical de la violence : « sang » (v.41), « percé de tant de coups » (v.50), « déchirer » (v.63), «