Anouilh
Le bonheur dans Antigone
• • • • • • Le thème du bonheur revient à plusieurs reprises chez les protagonistes. La pièce présente le bonheur comme une sorte d’horizon inaccessible. Elle pose de ce fait la question des rapports entre bonheur et tragédie : y a-t-il un bonheur possible dans l’univers de la tragédie ? Nul ne parvient à atteindre le bonheur : malédiction des Labdacides (famille d’Œdipe). Famille de héros incarnant dans l’imaginaire occidental à la fois le tragique (l’impossibilité d’échapper à son sort) et le caractère inaccessible du bonheur. Problématique : en quoi le bonheur apparaît-il dans la pièce comme un idéal doublement inaccessible ?
I/ Le bonheur impossible 1/ Regrets et hésitations d’Antigone • • • Antigone joue son rôle et reste prisonnière de sa logique jusqu’au bout. Cela ne l’empêche pas d’entrevoir ce qu’aurait pu être son bonheur. Dés le début, p. 9, le prologue nous apprend qu’Antigone « aurait bien aimé vivre » > le bonheur apparaît constamment comme l’horizon que les héros ne peuvent atteindre, mais qui marque par contraste l’étendue de leur désespoir. Le goût d’Antigone pour la vie apparaît à plusieurs reprises : p.28. o Sensations élémentaires. o Innocence o Proximité avec la nature o Bonheur simple Ces remarques ont pour but de souligner l’innocence d’Antigone. Mais dans le même temps, thème du désir physique : Antigone n’est pas un personnage désincarné (volonté de faire l’amour avec Hémon avant de mourir, qui la distingue de l’Antigone de Sophocle – p.43). Regret d’un bonheur qui n’aura pas lieu (p.38). Présentation particulièrement pathétique de cette notion de bonheur à travers le thème du petit garçon qui ne naîtra jamais > le personnage d’Antigone est clairement destiné par Anouilh à inspirer la pitié. Regret qui étreint Antigone jusqu’à la fin – cf ce qu’elle fait écrire au garde, avant cependant de le lui faire effacer. Hémon incarne par contraste un bonheur qui était possible et accessible