Anthologie - poèmes sur la femme
Carla Rizzon 1ère L.
XVI
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Le Titien - Venus d’Urbin, 1538
Je veux mourir pour tes beautés, Maîtresse
Je veux mourir pour tes beautés, Maîtresse,
Pour ce bel oeil, qui me prit à son hain,
Pour ce doux ris, pour ce baiser tout plein
D'ambre et de musc, baiser d'une Déesse.
Je veux mourir pour cette blonde tresse,
Pour l'embonpoint de ce trop chaste sein,
Pour la rigueur de cette douce main,
Qui tout d'un coup me guérit et me blesse.
Je veux mourir pour le brun de ce teint,
Pour cette voix, dont le beau chant m'étreint
Si fort le cœur que seul il en dispose.
Je veux mourir en amoureux combats,
Soûlant l'amour, qu'au sang je porte enclose,
Toute une nuit au milieu de tes bras.
Ce poème fut écrit par Ronsard au XVIè s., il est extrait du recueil Premier livre des amours. Ronsard était le chef de file du mouvement de la Pléiade. A la recherche de l’esthétique, il cherchait à créer une langue poétique spécifique, inspirée des auteurs grecs et latins. Le XVIè s. est aussi le siècle de l’humanisme et des Grandes Découvertes. Nous retrouvons cette influence chez Ronsard, qui met un peu d’exotisme dans ses poèmes : le poète parle « d’ambre et de musc ».
La forme choisie par le poète est le sonnet, classique au XVIè s. Ronsard y fait l’éloge de la femme, idéalisée et sacralisée. Dès le titre, le poète parle de ses ‘beautés’, puis on retrouve tout au long du poème des descriptions avantageuses de la femme : l.5 ‘cette blonde tresse’, l.6 ‘ce chaste sein’, l.7 ‘cette douce main’, ou encore l.19 ‘le brun de ce teint’. Même sa voix est qualifiée de ‘beau chant’. Chaque caractéristique de la femme est précédée de l’adjectif démonstratif « ce », qui a ici une fonction valorisante : elle est unique. Ronsard la compare même à une Déesse (l.4).
Chaque strophe commence par « je veux mourir », ainsi le thème de l’amour et le thème de la mort sont étroitement liés, le poète est dépendant de la femme, jusqu’à lui