Antigone, jean anouilh, jean anouilh
Il recourt par ailleurs à des phrases courtes, en début de tirade, qui traduisent une certaine excitation. La répétition du mot « fils » produit le même effet ; ses cris, mentionnés par les didascalies évoquent son affolement et opèrent comme de roulements de tambour : ils sont annonciateurs d’une catastrophe et ils conditionnent les personnages et le public.Ce dernier sait depuis le prologue que ce personnage est l’ange annonciateur de la mort ainsi que le rappelle ici l’expression « terrible nouvelle ». La mort domine d’ailleurs sa tirade. Les termes comme « jeter… dans son trou », « profondeurs du trou », « tombeau », « la tombe », « pendre », « épée », …afficher plus de contenu…
Il est violent (il serre le bras d’Antigone pour lui faire mal, il parle de «torture»), puis se montre cynique quand il s’agit de parler de la mort de Polynice: «Mais pour que les brutes que je gouverne comprennent, il faut que cela pue le cadavre de Polynice dans toute la ville, pendant un mois.». C’est un «fonctionnaire» qui cherche à justifier son pouvoir. Il utilise un argumentaire raisonné et logique,puis il se montre plus humain qu’il n’y paraît. Il appelle Antigone à la pitié, parle de son fils: «Alors, aie pitié de moi, vis. Le cadavre de ton frère qui pourrit sous mes fenêtres, c’est assez payé pour que l’ordre règne dans Thèbes. Mon fils t’aime. Ne m’oblige pas à payer avec toi encore. J’ai assez payé.». Il se montre même bon, dans une certaine mesure: «je veux te sauver», «je vais tout de même perdre le temps qu’il faudra et te sauver, petite peste.».Antigone apparaît d’un coup plus complexe: elle est poussée dans ses