L’armée romaine et les provinces d’Occident

« A toi Romain, dit Virgile dans l’Enéide, qu’il te souvienne d’imposer aux peuples ton Empire. », écrit Virgile dans l’Enéide. Il écrit entre 29 et 19 av.-JC., alors que Rome contrôle a déjà en grande partie le contrôle dles territoires qui l’entourent, afin ? d’assurer la paix des voies de circulation qu’elle emprunte, vecteurs d’échanges de ressources et de communication : les îles de Sardaigne, Sicile et Corse entre 241 et 227 sont devenues des provinces ; la péninsule ibérique après les guerres puniques est devenue elle-aussi province romaine, en 197 av.-JC, début de notre chronologie. La province, (provincia) pour le sénat romain, est le pouvoir accordé à un magistrat sur le territoire des peuples de sa mission. Par extension, c’est le nom qui désigne de manière générale cet espace ; c’est en ce sens-là que nous l’utiliserons. Mais que recouvre ici ce terme générique de « Rome » ? Tout citoyen romain est un soldat, il est de son devoir à un moment de sa vie de faire son service dans l’armée romaine, instrument de conquête et de gouvernement de ces terres. C’est tout au moins le cas au début de notre chronologie. La composition de l’armée évolue et elle est devenue professionnelle en 192 ap.-JC. C’est l’empereur Auguste qui institue ce changement, en germe avant lui. Il nous intéresse de comprendre dans le développement qui suit les liens à la fois strictement militaires mais aussi économiques ou et identitaires de cette armée romaine aux provinces que Rome conquiert puis contrôle. N’est-elle qu’un outil fonctionnel ou bien permet-elle la diffusion d’une culture qui est la sienne ? Il est évident qu’étudier durant quatre siècles des provinces d’occident dans leur lien avec la puissance romaine amène à constater des évolutions dans les structures sociétales des peuples. Quel est le rôle de l’armée dans celles-ci ? C’est dans sa composition et sa fonction que se comprend tout d’abord se