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TOC : le cerveau déréglé
Frotter, laver, vérifier, frotter : les troubles obsessionnels compulsifs s’apparentent à une spirale infernale. Les neuroscientifiques découvrent les circuits cérébraux défaillants et les déséquilibres biochimiques en cause.
Melinda Wenner Moyer
L'essentiel
Les neuroscientifiques remettent en cause l’hypothèse admise de longue date et selon laquelle l’anxiété serait la cause des pensées obsessionnelles et comportements compulsifs.
Une molécule cérébrale nommée glutamate est considérée comme le principal suspect. Il intervient dans un circuit cérébral important pour prendre des décisions et détecter ses erreurs.
La thérapie comportementale dite d’exposition avec inhibition de la réponse soulage bien certains malades.
L'auteur
Melinda Wenner Moyer est journaliste scientifique à New York.
Un jour, Elizabeth McIngvale, âgée de 12 ans, commença à être obsédée par le nombre 42. Non seulement ce nombre correspondait à l’âge de sa mère, mais il se mit à rythmer chacun de ses gestes. Pour se laver les mains, elle devait ouvrir et fermer le robinet 42 fois. Il lui fallait pomper 42 fois le savon, puis rincer 42 fois ses mains. Parfois, elle décidait même qu’elle devait faire 42 fois ces séries de 42 actions.
Lorsqu’elle s’habillait, elle enfilait et désenfilait sa jambe droite dans son pantalon 42 fois, puis recommençait avec la jambe gauche. Il n’était possible de se lever d’une chaise qu’à la 42e reprise. Ces rituels étaient vitaux à ses yeux. Elle craignait, au cas où elle ne les aurait pas réalisés, que quelque chose de terrible n’arrive à sa famille. Qu’ils périssent tous dans un accident de voiture par exemple. Malgré l’épuisement que lui causait ce manège, elle confessait qu’elle y consacrait 12 à 13 heures chaque jour.
Le trouble d’Elizabeth porte un nom : trouble obsessionnel compulsif, ou toc. Cette maladie psychiatrique affecte entre deux et trois pour cent de la population française, heureusement pas toujours à un