Autrui peut-il etre autre chose pour moi qu'un moyen ou un obstacle?
L'homme a naturellement une vocation à vivre en société, parmi ses semblables. La condition humaine exclut la solitude : l'homme ne devient lui-même qu'au sein de la société, et privé du contact d'autrui, il se trouve dans l'impossibilité de se développer. Mais autrui représente toujours celui qui est étranger : la perception première d'autrui est celle d'un corps et non d'une conscience. La cohabitation est difficile car l'autre est aussi le plus implacable ennemi. Au vu des ces difficultés, autrui peut-il être autre chose qu'un obstacle ou un moyen ? Ne peut-on envisager le rapport à autrui dans une vision éthique et morale, basée sur un principe universel fondé sur le respect d'autrui et de l'humanité en général ?
Cette étude pose les bases de la coexistence entre les hommes, avant d'analyser en quoi la théorie kantienne est réaliste et réalisable. Enfin, la question de la liberté étant centrale pour tout homme, on peut se demander, dans une dernière partie, si autrui est une limite ou une condition à la liberté.
Extrait du document:
Kant considère l'homme comme un être raisonnable, doté d'une conscience et d'une volonté. Le fait que l'existence de l'homme dépend de sa volonté, l'oppose à des êtres dont l'existence est elle, régie par la nature. Ces êtres dépourvus de raison, n'ont alors qu'une valeur relative ce qui fait d'eux des moyens. Kant les nomme des choses. En étant des moyens, les choses nous servent uniquement d'instruments pour accomplir une action, pour réaliser une fin. Par opposition les êtres raisonnables deviennent des personnes. Définir autrui comme personne permet de le distinguer de la chose.
Autrui est alter-égo, un autre que moi mais même que moi. Je le perçois donc comme moi mais aussi comme un sujet doté d'une conscience, d'une volonté, et de ce fait une personne digne de respect. C'est pourquoi il est indispensable de toujours considérer autrui comme son semblable. L'autre quel qu'il soit est une personne qui a des