« Comme en témoignent les travaux de Lev Vygotski et de Wundt, l’écrit permet également d’avoir du recul sur ce qui a été dit, à l’inverse de la parole, qui est spontanée.
La portée des mots, l’impact des mots, les mots comme mode de communication, sont sans-doute mal estimés.

Lars Von Trier l’a appris à ses dépens lorsqu’il est devenu persona non grata au festival de Cannes après avoir tenu certains propos concernant le nazisme durant une conférence de presse.
On ne mesure sans doute pas tout à fait l’impact que peuvent avoir les mots sur l’inconscient. La publicité est un exemple de manipulation par les mots. La série télévisée Mad Men, qui reçoit de bonnes critiques, démontre l’utilité des mots dans la publicité. Lorsque l’héroïne Peggy Olson, jusque-là secrétaire, trouve un slogan pour des rouges à lèvres, elle est aussitôt promue publicitaire par des hommes ébahis, parce qu’elle a trouvé les mots qui permettront de vendre des rouges à lèvres à de nombreuses consommatrices.
La linguistique, avec les travaux de Ferdinand de Saussure a mis en valeur, avec les notions de signifiant et de signifié, la façon dont les mots peuvent connoter, non pas une information, mais plusieurs. Ainsi, le mot soleil, n’évoque pas seulement un astre, mais aussi le roi Louis XIV, parce que notre culture, notre imaginaire nous le rappelle comme celui qui se désignait comme le « roi-soleil ».

Une personne victime d’analphabétisme se retrouve finalement ennuyée, dans la mesure où elle se retrouve « empêchée » en bibliothèques, c’est-à-dire en difficulté pour accéder à l’information. Cette difficulté d’accéder aux mots peut aussi être celle d’une personne malvoyante, par exemple. Dans tous les cas, on considère cela comme un handicap.
Les mots ont un éventail de fonctions qui sont profitables pour l’individu. Il est possible de penser au travail autobiographique de Nathalie Sarraute, qui évoque sans cesse sa volonté de fixer ses souvenirs par les mots. L’écriture permet