Bada
Changement de ton: on passa du vouvoiement au tutoiement. Le poète s'adresse directement à la femme. La réflexion fait suite à la description. Au vers 9 s'établit une rupture suivie d'interrogation. Le vers 9 résume symboliquement une rencontre avec la passante : le pète est illuminé "un éclair", puis désemparé "la nuit". Il y a donc un renversement. La rencontre appartient au passé et la femme ne sera plus l'objet de contemplation que dans un futur mystique : vers 11. Cette forme interrogative appelle une réponse affirmative donc un espoir : vers 10. Il s'agit là d'une galanterie précieuse mais surtout, il faut comprendre que la femme ici, a permis d'apercevoir. La triple exclamation du vers 12 scande les étapes de la dégradation de tout espoir. Le vers 13 tire sa force d'un paradoxe. La construction en chiasme (je, tu, tu, je) souligne qu'il existe une apparente similitude de destin (chacun fuit en ignorance de cause) ce qu'il ne fait que les éloigner davantage l'un de l'autre. Au vers 14, c'est un appel voué à ne pas être entendu. Là encore, il y a une sorte de paradoxe. Le conditionnel passé rejette tout accomplissement dans l'irréel mais le verbe aimer exprime une certitude, celle de l'amour. Le deuxième hémistiche concentre tout le mystère de la rencontre et toute l'amertume du poète. La passante s'est-elle détournée par indifférence, Par pudeur, par fierté ou par cruauté? Baudelaire a exprimé ici le drame de l'incompréhension entre l'homme te la