Banksy
dimanche 16 octobre 2011
Banksy sur le mur près de Bethléem: motif d’un déplacement d’artiste
Près de Bethléem, on se trouve face à un mur de huit metres de hauteur, un obstacle visuel en béton qui nous oblige à s'arrêter. Autour, un paysage poussièreux, une atmosphère lourde, le poids d'une guerre qui dure depuis quasi cent ans dont les soldats sur la tour de contrôle sont une confirmation. Là-bas, sur cette barrière entre l'Etat d'Israël et la Cisjordanie, se donne sous nos yeux une oeuvre de street art de l'artiste anglais Banksy. Ce dernier a laissé ses traces sur plusieurs morceux du mur et avec ce graf, qui date de 2005, nous propose une critique délicate et simple sous forme de pochoir et sticker. Lui, l'artiste qui ne se montre pas, connu pour ses oeuvres engagées et mal vu par la police, arrive de l’Angleterre jusqu'à Bethléem.
Pourquoi se déplacer jusqu'au Proche-Orient, dans un Etat de guerre? Il semble que là où un mur s’élève, un graffeur ne peut pas s’y rendre. De plus, le conflit arabo-israélien est une situation longuement débattue et les spectateurs occidentaux ont eu du temps pour s’en faire une idée. Voilà que le mur leur donne l’occasion de l’exprimer.
Tout d’abord, on analysera l’oeuvre de Banksy et son sujet. Ensuite, on expliquera le contexte auquel elle est strictement liée pour comprendre le motif du déplacement de l’artiste. Enfin, on montrera le significat profond de cette frise et sa situation dans un projet bien plus ambitieux.
Le graf en question est l'image d'un trou dans le béton qui nous fait voir une plage paradisiaque. Il s’agit d’un trompe-l’oeil qui ouvre sur une realité à rêver dans une situation de guerre. L’art comme double de la realité qui trompe le spectateur a une longue histoire. Déjà dans la fable de Pline l’Ancien, les peintres greques Zeusis et Parrasius étaient en compétition pour dépeindre d’une façon la plus vraisemblable[1]. Banksy, quant à lui, utilise le trompe-l'oeil pour fendre