Après un premier article sur le fonctionnement de la Banque Centrale Européenne, nous allons voir ici les limites et les grands enjeux auxquels elle devra répondre. Rappelons néanmoins que l'objectif premier de la BCE est la stabilité des prix, autrement dit une inflation "proche de 2%".La première controverse au sujet de la BCE touche à son indépendance vis à vis des pays membres de l'Union (et touche donc à sa légitimité). En effet, pour caricaturer, la BCE a les yeux rivés sur l'inflation et ne doit se soucier ni des conséquences liée à une certaine inflation ni aux revendications des pays membres pour influencer la politique de la BCE. L'indépendance de la BCE a du bon et peut aussi avoir du mauvais. Certains sont donc pour cette indépendance, d'autres contre.Ceux qui sont pour nous expliquent que l'indépendance empêche les gouvernements de pratiquer des mesures monétaires électoralistes (donc populistes). Par exemple, un gouvernement va pratiquer une politique de rigueur en début de mandat et de relance en fin de mandat pour que le ménage ait une illusion de croissance. On comprend bien que cette alternance rigueur/relance sur une période courte (5 ans si on se place en France) rend l'économie plus instable. Une deuxième raison de l'indépendance de la BCE est que ses pays membres ne sont pas dans des situation économiques identiques : ils n'ont par conséquent pas les même souhaits de politique monétaire (ainsi l'un voudra diminuer les taux d'intérêt pour augmenter la consommation, tandis que l'autre voudra augmenter les taux d'intérêt pour limiter l'inflation). Le "droit d'influencer" la politique monétaire de la BCE aurait donc au final des effets contre-productifs au niveau global de l'Union.A l'inverse, ceux qui sont contre l'indépendance de la BCE ont eux aussi des arguments tout à fait crédibles : cela prive en effet le manoeuvres économiques pouvant réduire le chômage, ou encore la BCE se préoccupe uniquement de la lutte contre l'inflation, et non pas de