Baudelaire, spleen "quand le ciel bas et lourd"
« Spleen » est le dernier d’une série de 4 poèmes portant le même titre. C’est aussi un des plus classique dans la forme (a part le 1er qui est un sonnet) : 5 quatrains en alexandrins, chaque quatrain construit sur le même schéma de rimes croisées.
Problématique : L’expression du spleen
Nous montrerons d'abord la monté inexorable de la crise puis la défaite de l'esprit en proie au spleen.
I) La montée de la crise.
A) L’usage de la syntaxe
La langue et la syntaxe sont des outils essentiels en poésie. Ici, Baudelaire conformément a l’évidence littéraire qui veut que la forme éclaire le fond, que les phrases éclairent le propos, construit une syntaxe qui traduit un crescendo, une montée inexorable de l’angoisse.
• Les quatre premiers quatrains développent une seule phrase (cad les 4/5 du poème !). Phrase très longue !
- qui progresse avec trois subordonnées (3 quand) en reprise anaphorique à chaque début de strophe
- elle aboutit à un paroxysme dans la proposition principale, qui tarde à venir, puisque c’est la dernière à être énoncée.
Inversion de l’ordre grammatical classique de la phase, qui veut 1 prop ppale, et 2 prop sub.
• Par ailleurs les coordinations "et qui" (v. 3-11) amplifie encore la longueur de la phrase, qui ne cesse de s’agrandir.
• Les enjambements continuels provoquent eux aussi un allongement syntaxique,
Tout cela donne l'impression d'un mouvement lent et sans fin, et enchaîné inexorablement.
B) Un climat spleenétique
Les impressions que ressent la victime du spleen sont pesantes, douloureuses, de plus en plus malsaines et de plus en plus inquiétantes.
• Des le v.1, le climat est lourd et difficile à vivre
- Verbe « peser » (v. 1) renforcé par un accent irrégulier puisqu’il est placé à l’hémistiche, accentué par le –e muet
• Le climat est douloureux
- Verbes geindre (2) et gémir (16)
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