Au début du XXe siècle, tandis que l'industrie cinématographique n'en est pas encore une, la plupart de ceux qui se lancent dans le cinéma sont des immigrants, et plus particulièrement des immigrants juifs, venant de Russie, d'Allemagne ou d'Autriche-Hongrie. Ils débarquent à New York avec une volonté qui les distingue de leurs contemporains européens : pour ces immigrés aux États-Unis, le cinéma est plus qu'un simple divertissement, c'est une nouvelle forme d'art. Les producteurs qui vont apparaître, comme William Fox (fondateur en 1915 de la Fox Film Corporation, qui deviendra la 20th Century Fox), Samuel Goldfish (qui changera son nom en Samuel Goldwyn, fondateur en 1916 de la Goldwyn Picture Corporation, qui deviendra la MGM), les frères Warner (fondateurs en 1923 de Warner Bros Studios), ont dès le début des ambitions artistiques. Ils se mettent donc en contact avec des écrivains renommés pour écrire les scénario de leurs films, ou achètent les droits des pièces de théâtre de Broadway1
Au cours des années 1910, Hollywood devient le principal centre de production de la nouvelle industrie cinématographique : une légende veut que les producteurs aient quitté la côte Est pour Hollywood afin d'échapper aux représentants du Trust Edison mais les détectives privés payés par Edison pouvaient débarquer sur les tournages dans les studios d'Hollywood pour vérifier que les cameramen tournaient avec des pellicules d'Eastman, monopole de la Motion Picture Patents Company2. En réalité, une partie des producteurs est attirée par la Californie, sa luminosité et son climat ensoleillé (350 jours de soleil par an, comme l'alléguait l'office de tourisme de Los Angeles), la diversité de ses décors naturels (montagne, mer, forêt, désert), ses terrains à bas prix, l'absence de syndicats (qui apparaîtront dans les années 1930), une main d'œuvre cosmopolite (indiens, asiatiques, hispaniques pour des rôles de figurants)1. Les lieux de tournage ressemblent plus à des campements qu'à de