Beaumarchais, mariage de figaro, acte iii scène 16
Dans cette fin de scène, on assiste à une révolte de Marceline et une réconciliation entre cette dernière et son fils. Un des nœuds de la scène est dénoué. Comment les personnages des classes modestes prétendent-ils se libérer de l’oppression sociale ?
I) Marceline s’empare de la parole et s’émancipe de la tutelle masculine
A) Sur le plan de l’éloquence, Marceline n’a pas de leçon à recevoir des hommes : Marceline se pose en victime et recherche l’empathie du lecteur. Elle utilise l’actio rhétorique (le jeu de l’orateur, visible dans les didascalies « exalté » ou « vivement », gradation, discours qui monte en puissance polémique). Elle ne laisse pas indifférent l’auditoire, elle le conquit (Figaro comme le comte ainsi que Brid’oison, elle réussit l’unanimité sociale). Le discours passe de la confession autobiographique au réquisitoire social (multiples occurrences du « je » autobiographique va attendrir l’auditoire). Le passage de ce « je » autobiographique au « vous » accusateur (641) provoque une altercation avec les hommes. Marceline manie le verbe avec efficacité (image, lexique dévalorisant, figures d’antithèse, métonymie « la misère nous poignarde », rythmes oratoires). « Vos magistrats » = Marceline s’exclut elle-même de cette société inique.
B) La diatribe de Marceline s’exerce contre l’injustice faite aux femmes : Violence exclamative (653). Elle dénonce la tyrannie masculine et la tyrannie sexuelle (terme violent et polémique). Elle incrimine (accuse) une société phallocratique qui refuse à la femme la place qui lui revient (cette confiscation de l’épanouissement social rend la condition féminine tragique, restriction « ne que », aucune femme n’échappe à cette société féminine). Elle s’insurge contre la concurrence déloyale de l’homme sur le marché du travail (contribue à l’appauvrissement de la femme, les hommes prennent la place des femmes). La femme apparaît comme une proie pour des prédateurs en nombre et criminels (… « tant