Biens publics mondiaux, biens communs et propriété : quelle gouvernance économique ?
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Beaucoup de scientifiques du monde entier s’accordent à dire que les décennies voire les années à venir seront le théâtre de tensions pour l’accès à l’eau. Dans un futur plus proche, certains prédisent la multiplication des conflits pour l’accès au pétrole. On pourrait également mentionner la surexploitation des forêts et autres espaces verts. De ces exemples de biens publics naturels et ressources communes découle la problématique d’une gouvernance à l’échelle globale des biens publics mondiaux et des biens communs. Au sens strict du terme, un bien commun se définit par deux caractéristiques principales : la non exclusion (une fois que le bien public est produit, tout le monde peut en bénéficier) et la non rivalité (la consommation du bien par un agent n'a aucun effet sur la quantité disponible de ce bien pour les autres individus). Il paraîtrait invraisemblable de confier la gestion des biens publics/communs à des structures privées, guidées par les profits et non par la qualité du service rendu, l’inefficience du marché pour la gestion de ce type de biens est incontestable. La crise économique de ces dernières années a accentué le phénomène. Si la mondialisation a atteint de nombreux domaines, aucun progrès n’est à constater pour l’évolution d’une gouvernance mondiale. Les avancées dans ce domaine se heurtent à la confrontation entre intérêts collectifs et intérêts particuliers. Dès lors, il est intéressant de se demander comment définir les ressources communes et, sans organisation supranationale, comment organiser leur gestion en satisfaisant l’intérêt collectif ?
En 1986, Kindleberger étudie la fourniture des biens internationaux sans gouvernement à l’échelle mondiale. Dans cette optique, il décrit cette fourniture comme le fait d’un ou quelques Etats leaders qui diffusent tant bien que mal ces biens. Cependant, l’essor de la mondialisation a remis en cause cette vision. Dans un espace global où les contraintes d’espaces et de temps sont affaiblies, il