BILAN REALISME NATURALISME
LE REALISME
Le réalisme avant l’heure
La tendance au réalisme dans le roman européen s’est manifestée depuis le début du XVIII° siècle : tenant compte des critiques qui concernent les récits héroïques et galants du siècle précédent, les auteurs de fiction ont cherché à inscrire leur œuvre dans la réalité contemporaine. Sans exclure les aristocrates de leur monde romanesque, ils mettent en scène des personnages de bourgeois ou d’hommes et femmes du peuple, comme le pauvre Gil Blas qui devient valet puis secrétaire dans l’œuvre de Lesage, Gil Blas de
Santillane ou encore chez Marivaux. Diverses composantes de la vie quotidienne sont par exemple décrites
: repas longuement dégusté dans Le Paysan parvenu, marche effectuée dans la boue dans La Voiture embourbée, querelle entre une lingère et un cocher qui permet d’avoir recours à un langage populaire dans La Vie de Marianne. Ainsi apparaît dans la littérature une visée réaliste, qui n’avait pris corps, au
XVII° siècle que sous la forme du burlesque et de la moquerie dans les «romans comiques». Toutefois, il n’émerge dans ces œuvres aucune ambition de procéder à une explication des rouages de la société comme le fera par exemple Balzac au siècle suivant.
Réalisme et romantisme
Au XIX° siècle, nombre d’écrivains sont marqués par le souci de donner à leur œuvre les dimensions d’une représentation totale de la société. Des romans qu’on appellera véritablement «réalistes» apparaissent dès l’époque romantique : romantisme et réalisme, en effet, ne s’opposent pas réellement.
Si la notion même de «réalisme» n’apparaît que dans les années 1850, des romanciers comme Balzac et
Stendhal incarnent dès la première moitié du XIX° siècle certaines conceptions de l’esthétique réaliste.
Balzac veut rendre compte de tous les aspects de la société de son temps, réalise un grand travail de documentation et développe nombre de passages descriptifs qui doivent