_ {draw:frame} _DE GAULLE Charles Général, Homme d'état, Homme politique et Militaire_ (_Français) Dans les premières lignes de ses Mémoires de guerre, Charles évoque sa mère en ces termes : "Ma mère portait à la patrie une passion intransigeante, à l'égal de sa piété religieuse". Le foyer familial, catholique et patriotiste, est aussi très cultivé. A douze ans, la mémoire du général est prodigieuse : on peut déjà déceler ses auteurs préféré (Chateaubriand et bientôt, Péguy à propos duquel il confiera plus tard : "Aucun auteur ne m'a autant inspiré dans ce que j'ai entrepris de faire"), mais il est périlleux de savoir ce qu'il na pas lu, tant il dévore les rayons de l'immense bibliothèque familiale. Henri de Gaulle confie l'éducation du jeune Charles aux Jésuites et aux Assomptionnistes. Ses matières préférées sont l'histoire, la littérature et l'Allemand, qu'il parlera bientôt couramment grâce aux vacances passées chez les correspondants badois, sans doute alliés aux Kolb, grands-parents de sa mère.
C'est en 1907 qu'il se retrouve en Belgique, à l'école libre du Sacré-Cœur d'Antoing, où se sont repliés les Jésuites de l'Immaculée-Conception. La vocation militaire de Charles se déclare dès 14 ans. Après une année préparatoire au collège Stanislas à Paris, Charles est reçu en 1908, à 18 ans, à l'École militaire de Saint-Cyr, d'où sont issus depuis le XIXe siècle, les cadres politiques de la France. Ayant intégré l'École à un rang moyen (cent dix-neuvième), il en ressortira treizième en 1912. Il est alors affecté sur son choix au 33e régiment d'infanterie (RI) d'Arras, commandé par Philippe Pétain.
Trente-quatre ans séparent le jeune lieutenant du vieux colonel qui, à cinquante-six ans, commande l'obscur 33e RI, quand d'autres sont déjà généraux. Pétain, qui a perdu la foi, passe pour un libertin et compense ses déboires et sa réputation par un isolement et une froideur calculés. Pourtant, il sait parfois briser la glace pour ses officiers qu'il estime