Né dans une famille de classe moyenne à Charleville, un petit village des Ardennes, Rimbaud recevra une éducation catholique très sévère de sa mère, son père – capitaine d’infanterie – ayant abandonné sa famille. À l’école, il est brillant, premier en latin et en français et s’intéresse déjà à la poésie. Son premier poème est en latin : ‘’Jugurtha’’, pour lequel le jeune Arthur reçoit le prix du Concours Académique de 1869. Entré en classe de rhétorique, Rimbaud rencontre Georges Izambard, professeur et poète lui-même, grâce à qui il rencontre des célébrités parnassiennes (Leconte de Lisle, Banville, Verlaine), avec qui il entretient une correspondance. En 1870, il fait deux fugues : il sera arrêté à Paris la première fois et la deuxième sera un échec. Son poème ‘’ Trois Baisers ‘’, initialement envoyé au Parnasse contemporain, est publié dans la revue La Charge. Début 1872, Verlaine -qui a quitté sa femme Mathilde- est devenu le compagnon de Rimbaud, alors âgé de dix-huit ans, et ensemble ils hantent les cafés, boivent de l’absinthe et voyagent en France, Belgique et Angleterre. À Bruxelles, ils se disputent et Verlaine blesse Rimbaud au poignet d’un coup de revolver, ce qui lui vaudra deux ans de prison. Arthur, désespéré, part pour la maison familiale à Roche, et s’enferme dans le grenier pour terminer Une Saison en enfer, qui sera imprimé en Belgique en 1873 mais le seul livre à être publié de son vivant. ‘L’homme aux semelles de vent’, comme l’appelait Verlaine, multiplie les voyages et les petits boulots dans le monde entier : Londres, Allemagne, Autriche, Hollande, Suède, Danemark, Suisse et Italie, pour finalement gagner l’île de Chypre, où il sera chef de chantier. En mai 1879, la fièvre typhoïde oblige Rimbaud à retourner en France, et il exprime son détachement de la littérature en disant ‘’Je ne pense plus à ça’’. Rimbaud repart pour Aden, au Yémen, où il sera atteint de fièvres et de la syphilis. Dans des lettres envoyées à sa famille, il se plaint de