Bipartisme au royaume uni
La Chambre des communes est élue depuis 1928 au suffrage universel direct par tous les sujets britanniques majeurs (l'âge de la majorité a été abaissé de 21 à 18 ans en 1969) et jouissant de leurs droits civiques, selon le principe du scrutin majoritaire à un tour que résume l'adage « the first past the post ». Chaque circonscription envoie le candidat arrivé en tête au parlement. Comme l'a montré Maurice Duverger, la conséquence directe de ce mode d'élection est le bipartisme. Le parti vainqueur est surreprésenté alors que dans le même temps, le tiers-parti est marginalisé. Ainsi aux élections législatives de mai 2005, le parti travailliste a obtenu 356 sièges pour 35% des voix, le Parti conservateur, 197 sièges en totalisant pourtant 32% des suffrages et le parti libéral démocrate, 62 sièges pour 22% des voix ; soit à peine un dixième des sièges pour plus d'un cinquième des votes. Voilà pourquoi depuis plus de 160 ans, la vie partisane britannique repose sur le bipartisme. Affrontements des Whigs et des Tories au xixe siècle, conservateurs contre libéraux par la suite, puis depuis l'après-guerre, conservateurs contre travaillistes. Une autre conséquence de ce mode d'élection est selon Olivier Duhamel, l'instauration implicite d'une élection primo-ministérielle, le chef du parti majoritaire devenant premier ministre.
Notons cependant que ce système peut donner lieu à quelques bizarreries : il arrive qu'un parti soit majoritaire en sièges tout en étant minoritaire en voix. Par exemple, en 1951, le Parti travailliste obtint 295 sièges avec 13 948 605 voix alors que les conservateurs raflaient 321 sièges avec seulement 13 717 580