Bodin et L'absolutisme
Jean Bodin, né au sein d’une famille bourgeoise en 1530 à Angers et mort en 1596, à Laon, est un jurisconsulte, philosophe et théoricien politique français. Il reçoit une formation au couvent des Carmes à Angers, puis à Paris à l’université et au Collège de France. Il étudie et enseigne le droit romain à l’université de Toulouse dans les années 1550 puis il gagne Paris en 1561 pour y être avocat. C'est à cette moment que commence en France la terrible période des guerres de Religion qui ont influencé son éducation politique.
Bodin rédige sa première œuvre importante, la Méthode de l’Histoire en 1566 Faisant référence explicitement à « La République » de Platon, il se propose de rechercher et de comprendre, à travers l’Histoire, les meilleures lois afin de s’en inspirer.
Bodin, Bossuet et Hobbes, contemporains des conflits durant les guerres de religion en France, la guerre des paysans allemands, la guerre civile anglaise, ainsi que la guerre de Trente Ans, semblaient plaider en faveur de la constitution d'un pouvoir central fort capable de discipliner les forces opposées qui semblaient faire sombrer l'Europe dans le chaos politique. La royauté a alors été investie d'une autorité souveraine permettant de mettre un terme à la fragmentation du pouvoir politique et aux guerres y étant liées. Pour Bodin, Hobbes et Filmer, la souveraineté absolue produit une stabilité sociale que garantit la centralisation politique, la permanence de l'État et la concentration de l'autorité au sommet de l'État. Chez Hobbes, le pouvoir absolu mettait fin au chaos caractéristique d'un état de nature dans lequel chaque individu, souverain pour lui-même, n'agissait que selon sa volonté propre, ce qui produisait un état de guerre et de conflits permanents que seule la soumission de tous à un monarque patriarcal bienveillant pourrait prévenir. Bodin rejette