Bradbury farenheit
Ce roman fait incontestablement partie de ceux que je garderais si ma bibliothèque devait tout à coup subir un régime drastique. Comme beaucoup, j'avais lu Fahrenheit 451 à l'adolescence et j'en avais été fortement marquée mais ne l'avais pas relu ensuite. J'ai donc profité de l'été pour me replonger dans ce grand classique de l'anticipation et j'ai découvert un roman encore plus riche que je ne le pensais alors.
Commençons par résumer succinctement l'histoire même si elle est connue de tous : dans un futur plus ou moins lointain, le pompier Montag est chargé de brûler les maisons ignifugées qui contiennent des livres. Quoi de plus dangereux en effet pour une société qui aspire au bonheur que ces livres qui défendent tout et son contraire, qui sèment le trouble dans l'esprit des citoyens. Montag exécute sa tâche sans remord jusqu'au jour où il croise en rentrant chez lui une jeune fille, Clarisse, qui a un comportement surprenant : elle aime marcher, flâner, observer la nature… et parler. Et même si les discussions, comme la lecture, seraient un danger pour le groupe puisqu'elles apporteraient la dissension, Montag est fasciné par ses échanges Clarisse. Il redécouvre des plaisirs tout simples. L'écriture de Ray Bradbury donne toute son importance aux différents sens : la vue, le toucher, l'odorat accompagnent cette renaissance au monde et à la réflexion. Au fil des discussions, Montag remet en question tout ce en quoi il avait cru jusque-là. Et si les livres n'étaient aussi dangereux qu'on le prétend ? Et si ils valaient la peine qu'on risque sa vie pour les préserver ?
En relisant ce roman je me suis d'abord rendu compte à quel point la mémoire était un prisme déformant. Dans mon souvenir, la majeur partie du roman mettait en scène ces hommes qui apprennent les livres par cœur. Or, en réalité, Montag ne rencontre ces « résistants » qu'à la toute fin du roman (dans les 20 dernières pages). J'ai ensuite été très agréablement surprise