Candide, chapitre xix commentaire
962 mots
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Au XVIIe siècle, la philosophie des lumières prend un essor considérable, en instaurant de nouvelles idées qui dérangent l’opinion des conservateurs. C’est à ce moment là que Voltaire publie sous le pseudonyme de Docteur Ralph, Candide (dit aussi l’Optimisme). Cette œuvre est un conte philosophique qui relate l’apprentissage de Candide, le héros éponyme. L’extrait proposé à l’étude est un passage du chapitre 19, dans lequel le jeune homme rencontre un « nègre », avec qui il entame un échange sur l’esclavage. Au travers cette discussion l’auteur constitue une violente critique de la traite des noirs, qui est une réalité historique ne pouvant laisser place à une quelconque vision optimiste. Nous pouvons donc nous demander quelle image est véhiculée par Voltaire dans cet extrait et en quoi lui sert-elle à dénoncer sa société contemporaine. Pour cela, notre première partie se consacrera à l’analyse de la description dénuée de sentiment, qui est faite de la situation, puis la seconde aux cibles de cette critique qui sont pour la plus part à l’origine de l’esclavage.
Le texte se présente comme une pause dans l’aventure du héros, qui jusque là ne s’était que peu attardé sur les malheurs de ses frères. L’entretien qu’il commence avec le nègre de Surinam reflète une description neutre, des conditions de vie des esclaves. En effet l’introduction de l’extrait est faite de manière impartiale, mais entame directement le sujet par une opposition entre les hommes libres « qui [approchent] de la ville » et l’esclave « étendu par terre ». De plus la présentation du nègre est faite par le narrateur qui ne prend pas partie : il le décrit comme « n’ayant plus que la moitié de son habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue » et à qui il « manquait […] la jambe gauche et la main droite », comme si l’homme ne valait guère plus que ses habits. La focalisation externe expose ici l’horreur mais ne fait ressentir aucun effroi ce qui donne au lecteur une sensation