Celui qui a tout perdu
Et mes femmes étaient belles et souples
Comme les palmiers sous la brise des soirs.
Mes enfants glissaient sur le grand fleuve
Aux profondeurs de mort
Et mes pirogues luttaient avec les crocodiles
La lune, maternelle, accompagnait nos danses
Le rythme frénétique et lourd du tam-tam,
Tam-tam de la Joie, tam-tam de l'Insouciance Au milieu des feux de liberté.
II
Puis un jour, le Silence...
Les rayons du soleil semblèrent s'éteindre
Dans ma case vide de sens.
Mes femmes écrasèrent leurs bouches rougies
Sur les lèvres minces et dures desconquérants aux yeux d'acier
Et mes enfants quittèrent leur nudité paisible
Pour l'uniforme de fer et de sang.
Votre voix s'est éteinte aussi
Les fers de l'esclavage ont déchiré mon coeur
Tams-tams de mes nuits, tam-tams de mes pères.
David Mandessi Diop (1927 -1960)
V1-Lumiére
2- Femmes africaines : eauté et souplesses
4- Jeux d'enfants
6- Piroguiers
7- Clair de lune; fête
8- Tam-tam ( employé quatre fois)
9- Joie- Insouciance
10- libre
Et la deuxiéme CELUI QUI A TOUT PERDU
V1 : Puis : Nouvelle étape : silence, points de suspension en disent long, n'augurent rien de rassurant
2- impression absence de lumiére
3- Joie de vivre disparue
4- bouches rougies : sang, malheur
5- Insensibilité, cruauté des "conquérants"
6- 7- Mobilisation engagement militaire; malheur; "tirailleurs"
8-Désespoir, silence
9- Histoire africaine : traite négriére; coeur : organe vital meurtri; souffrance endurée
10- Nuits noires, souvenirs
* L'imparfait de l'indicatif céde la place au passé simple