Un bruit, presque inaudible – pas ici, environ cent mètres au nord – me fis sursauter. Ma main fermement serrée autour du téléphone, je le refermait et le cachait de la vue d'un possible arrivant, en un même mouvement. t-w-i-l-i-g-h-tJe remis mes cheveux derrière mon épaule, jetant furtivement un coup d'oeil vers la forêt par les grandes fenêtres. La lumière était faible, croissante ; mon propre reflet dans la vitre était plus lumineux que les arbres et les nuages. Je regardais fixement mes yeux larges et effrayés, mes lèvres se courbant, aux coins, vers le bas, le petit pli vertical sur mon front... t-w-i-l-i-g-h-tJe me ressaisis, effaçant l'expression de la culpabilité sur mon visage. Distraitement, je notais comment l'expression de férocité sciait à merveille à mon visage, contrastant délicieusement avec les épaisses ondulations dorées de mes cheveux. Parallèlement, mes yeux balayaient la forêt d'Alaska toujours sans le moindre signe de vie, et je fus soulagée de voir que j'étais encore seule. Le bruit que j'avais entendu n'était rien d'important – sûrement un oiseau, ou la brise. t-w-i-l-i-g-h-tJe n'ai pas à me sentir soulagée, me dis-je à moi-même. Je n'ai pas à de me sentir coupable. Je n'avais rien fait mal. t-w-i-l-i-g-h-tLes autres n'avaient-ils pas décidés de ne pas dire la vérité à Edward ? De le laisser vagabonder à jamais sans but alors qu'Esmé se lamentait constamment, que Carlisle ne prenait plus aucune décision de son propre chef et que l'habituelle joie d'exister d'Emmett sévaporait en même temps que grandissait sa solitude ? N'était-ce pas injuste ? t-w-i-l-i-g-h-tDe plus, il n'y avait aucune raison de laisser Edward dans l'ignorance à long terme. Tôt ou tard il nous aurait trouvés, venu pour voir Alice ou Carlisle pour quelque raison, et il aurait découvert la vérité. Nous aurait-il remerciés d'avoir mentit en gardant le silence ? Je ne pense pas. Edward doit toujours tout savoir ; il avait toujours vécu pour cette sensation d'omniscience.