Com bassomoir
PP 169 Etude et questions d’étude littéraire
Situation : Malgré l’accident de Coupeau et sa longue et coûteuse convalescence, Gervaise a ouvert sa boutique en empruntant de l’argent aux Goujet. Sa boutique est un lieu de rencontre dans le quartier. Dans ce passage, Zola évoque les lieux, leur atmosphère en été et les femmes qui y travaillent.
I. La restitution d’une atmosphère
A. Les lieux sont bien définis dans l’espace : la devanture, le trottoir (regard des autres, la lumière vient de là) 6, le plafond 8, les étagères de la vitrine 9, la porte de la rue 13. Définition d’un cadre avec insistance sur le côté de la rue d’où vient la lumière, et la hauteur de la pièce où sont suspendues certaines pièces de linge. Le bas est suggéré : Gervaise est « accroupie par terre »23. Pas d’indication de profondeur, d’où impression d’étroitesse.
Cf tableaux de Degas avec personnages coincés entre table et linges suspendus.
B. L’atmosphère est très lourde. Plusieurs sens sollicités : la vue : soleil d’aplomb 5, réverbération ardente7, lumière aveuglante 8-10 le toucher : chaleur violente sans air « température à crever » (langage du narrateur contaminé par celui des personnages). Champ lexical insistant : « fortes chaleurs »1, la mécanique bourrée de coke 3, dix fers chauffaient 4, « lourdeur de fournaise »17 « pas un souffle »13. Plusieurs sources de chaleur : sorte d’hyperbole du thème. L’ouïe : seuls les instruments de travail font du bruit : « le ronflement du tuyau » 4, « un gros silence régnait » 17 « les fers seuls tapaient » 18. Renforcement par la couverture épaisse du calicot 19-20.
= Le narrateur donne l’impression d’enfermement, d’étouffement, d’oppression.
C. Effet de tableau impressionniste : les tons pastels : « coup de lumière bleui » 9, blanc du jupon et du linge 24, rose de la peau de Gervaise 27, eau laiteuse de l’amidon 24. Les effets de flou : les moires et les reflets (cf jeu de