Britannicus est la seconde grande tragédie de Jean Racine, dramaturge du 17eme siècle. Il aborde pour la première fois un sujet de l'histoire romaine. Racine écrit notamment cette pièce afin de concurrencer Corneille. Ils sont tout deux des auteurs classiques s'inspirant des anciens de l'antiquité. Britannicus est donc une œuvre parfaite selon Racine. Cette pièce théâtrale comporte cinq actes et est écrite en alexandrins. Cette pièce montre la naissance d'un tyran, Néron, un empereur romain, le fils d'Agrippine qui a commis énormément de crime pour que son enfant accède au trône. La première représentation se déroula le 13 décembre 1669 à l'Hôtel de Bourgogne. Le passage étudié est dans la scène deux de l'acte deux entre les vers 386 et 410 dans lesquels Néron avoue à Narcisse, son précepteur, qu'il aime Junie dont la main était promise au frère de l'empereur, Britannicus. Comment le récit de l'enlèvement de Junie révèle-t-il de la part de Néron un amour ambigu ? Nous observerons tout d'abord les contrastes présents dans ce récit puis l'amour de Néron. Enfin, nous nous demanderons si Néron est un tyran en train de naitre.

Ce premier paragraphe examinera donc les contrastes présents dans le passage étudié. Le premier sujet de cette partie traitera l'opposition entre la vision du réel et celle de l'imaginaire. Il sera suivi ensuite de l'étude du clair obscur présent dans le récit. Dès le début, Néron entame le récit de sa rencontre très brève avec Junie. Les expressions «cette nuit» et «en ces lieux» nous confirment que la narration est réelle. Notons la présence du passé composé utilisé pour le récit d'action avec notamment «je l'ai vue arriver» et «j'ai voulu». L'imparfait est également employé pour la description. En outre pour décrire les larmes de Junie avec le verbe «brillaient». Le passage du récit réel est délimité par les verbes «arriver» et «passer» tous deux à l'infinitif. Ils marquent le début et la fin de la vision réelle du récit de Néron. La vision