Atala est un court roman écrit en 1801 par Chateaubriand. L’action se déroule chez les indiens d’Amérique, avant qu’ils aient été chassés de leurs terres. Il raconte l’amour tragique du jeune guerrier Chactas pour Atala, une Indienne convertie au christianisme, et appartenant à une tribu ennemie. L’extrait que nous allons étudier présente la première promenade de l’amour où Chactas laisse éclater son amour pour Atala.Dans le premier paragraphe , ce qui frappe le lecteur dès l’abord, c’est la sur-représentation du canal sensoriel auditif. Le passage commence par un verbe auditif “faire entendre” et un nom auditif également “rugissement”. Le canal sensoriel visuel est sollicité aussi avec le “coucher du soleil”, ce qui crée un climat de fin de journée. Dans la même ligne, les paroles d’Atala sont rapportées au discours direct : “quittons ces lieux”. Atala est désignée par une périphrase insistant sur son rang social : “la fille de Simaghan”. Remarquons l’antithèse entre ce…afficher plus de contenu…
En effet, le prisonnier se retrouve sujet de l’action, et donc en position de choix, tandis que la geôlière n’est présente que sous la forme d’un pronom complément et est “objet” de l’action. Le verbe “forcée” n’est pas anodin non plus. Il dessine une prise de pouvoir de Chactas. Mais ce n’est que pour mieux vider de son sens la mise en scène de l’emprisonnement, et lui en donner un nouveau, symbolique celui-là : la soumission d’amour typique de la fin’amor. Le texte semble organisé autour d’une série d’antithèses, de contrastes : le “ciel”, la “terre” ; le “geste”, “l’oreille” ; “palpitant”, “tranquille”, “pleurs” et “sourire”. Cette écriture du “deux” ou du double culmine dans la dernière phrase avec le rappel du prénom des deux protagonistes : Atala et Chactas. C’est une manière de montrer