Commentaire Composé, Paul Valérie "la crise de l'esprit"
a) En interpelant, subtilement mais efficacement son lecteur :
→importance de la 1ère phrase « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » : courte prosopopée des civilisations qui implique une personnification avec l'adjectif « mortelles ». Sorte de paradoxe (puisqu'il qualifie de mortelles, une abstraction). Rythme croissant (2/4/6/6) qui donne à la phrase de la majesté, digne des grandes déclarations officielles. Le référent du pronom « nous » est postposé et crée un effet de surprise et interpelle le lecteur.
b) En évoquant la fin des civilisations :
→construction anaphorique avec répétition en ébut de phrase du pronom « nous » qui peu à peu référent les contemporains de l'auteur : l'essayiste prend du recul face à la révélation faite dans la 1ère phrase.
→grâce à la métaphore filée du naufrage, de l'engloutissement : ainsi la métaphore « fantômes d'immenses navires » (l.11), « qui sombrent dans des naufrages » (l.13), « au sein de l'abîme de l'Histoire » (l.18) = champs lexical di vide, de l'anéantissement = le chaos
→Les hyperboles « mondes disparus tout entiers » (évocation de la totalité avec tous les règnes) (l.3), « empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins » (l.4), « toute la terre apparente faite de cendre » (destruction totale = effacement) (l.9), donnent à cette image de l'engloutissement une valeur apocalyptique, catastrophique.
→champs lexical de la culture (l.6-10) : effet cumulatif qui contaste avec le « fond inexplorable des siècles » : engloutissement total, absolu de la matière et de l'esprit qu'elle suppose
c) En comparant les anciennes civilisations avec la civilisation actuelle :
→mise en parallèle de 2 séries de trois noms de civilisations : « Elam, Ninive, Babylone » (l.14) et « France, Angleterre, Russie » (l.16) qui réactualise ce qui semble relever de l'Antiquité lointaine : parallélisme