Commentaire composé sur l'article crimes et châtiments dans l'albigeois (1394-1600), dans revue du département du tarn, 1892, rapport d'un procès verbal d'autopsie
Le document que nous allons étudier est l'extrait d'un procès verbal rapportant une autopsie datant du 4 mai 1561. Cette autopsie prend place dans une enquête criminelle, dans la juridiction de Saint Juéry. Cette commune est située dans le Sud de la France, près de la ville d'Albi dans le département du Tarn et dans la région des Midi-Pyrénées. Cette région était à l'époque appelée le pays Albigeois. Le procès-verbal relate l'examen du cadavre d'un dénommé Pierre Mary, qui s'est fait assassiner le 3 mai 1561. Très rapidement après, un certain Jehan Gotigues est arrêté, parce qu'il avait passé la journée du 3 mai en compagnie de la victime, il est donc considéré à ce titre comme le principal suspect, bien qu'il clame son innocence. Le procès-verbal a été rédigé par le greffier assigné à cette procédure criminelle, Jehan Demarin et a fait l'objet d'un article paru en 1892, dans la Revue du département du Tarn, une revue scientifique, historique et littéraire. Les crimes étaient choses courantes à l'époque moderne, et le procès-verbal que nous allons étudier est un banal fait divers où un homme s'est fait tué. Cependant, ce document est très intéressant du point de vue historique, puisqu'il relate la pratique d'une autopsie dans le cadre d'une procédure judiciaire. Or, on ne sait pas exactement à partir de quand les autopsies cadavériques prennent place dans les procédures criminelles. Le mot « autopsie » vient du grec « autopsia », qui signifie « voir par soi-même », il s'agit de l'examen réalisé sur des cadavres, la plupart du temps dans le but de découvrir la raison de leur mort. Cependant, jusqu'au XVIème siècle, la pratique des autopsies était encore extrêmement rare et continuait de poser problème, notamment pour des questions religieuses. En effet, nombreux étaient ceux, et quel que fut leur religion, qui pensaient que l'autopsie rendait impossible l'accès à ce qui se