Commentaire composé d'un extrait du roman naturaliste de zola, l'assommoir.
Extrait:
Le romancier naturaliste, pour étudier l'homme aux prises avec son milieu, « une maison de verre laissant voir les idées à l'intérieur », se montre soucieux de tisser, sur la trame narrative, la peinture d'un cadre fidèle au réel. Ainsi, narration et description se mêlent étroitement et l'on retrouve ce jeu des différents plans dans la mise en place des nombreux personnages (...)
Sommaire:
Introduction
I) Une fresque romanesque naturaliste
A. Récit et description
B. Les personnages
C. Le souci réaliste du détail
II) La dénonciation de la misère par une représentation pathétique
A. Le tableau de la misère
B. Le registre pathétique
C. La dénonciation de la misère
Conclusion
Texte analysé:
Au milieu de cette existence enragée par la misère, Gervaise souffrait encore des faims qu'elle entendait râler autour d'elle. Ce coin de la maison était le coin des pouilleux, où trois ou quatre ménages semblaient s'être donné le mot pour ne pas avoir du pain tous les jours. Les portes avaient beau s'ouvrir, elles ne lâchaient guère souvent des odeurs de cuisine. Le long du corridor, il y avait un silence de crevaison, et les murs sonnaient creux, comme des ventres vides. Par moments, des danses s'élevaient, des larmes de femmes, des plaintes de mioches affamés, des familles qui se mangeaient pour tromper leur estomac. On était là dans une crampe au gosier générale, bâillant par toutes ces bouches tendues ; et les poitrines se creusaient, rien qu'à respirer cet air, où les moucherons eux-mêmes n'auraient pas pu vivre, faute de nourriture. Mais la grande pitié de Gervaise était surtout le père Bru, dans son trou, sous le petit escalier. Il s'y retirait comme une marmotte, s'y mettait en boule, pour avoir moins froid ; il restait des journées sans bouger, sur un tas de paille. La faim ne le faisait même plus sortir, car c'était bien inutile d'aller gagner dehors