Commentaire littéraire sur "Les esclaves sont des hommes" Au 1er siècle après J.-C., le philosophe Sénèque compose des lettres adressées à son ami Lucilius, afin de le faire progresser sur la voie de la sagesse. La lettre 47 du Livre V des Lettres à Lucilius est un discours où Sénèque essaie de convaincre Lucilius d'adopter une attitude plus humaine et de libérer ses préjugés envers ses esclaves. Le philosophe s'adresse également au lecteur à qui cette correspondance semble aussi être destinée, car il utilise un registre didactique et polémique.
Mais comment le philosophe parvient-il à faire passer une critique sociale à travers une lettre? Pour répondre à cette question, on étudiera d'abord l'aspect argumentatif du texte puis la leçon universelle empreinte de stoïcisme qui en ressort et qui vise à promouvoir une positon nouvelle sur l'esclavage et la liberté.

Tout d'abord, on remarque que Sénèque est impliqué dans son discours pour convaincre son ami de changer son attitude; il suit un ordre logique dans ses arguments et fait un travail de la structure en utilisant un registre argumentatif. En premier lieu, il attaque avec une question qui fait réfléchir sur l'attitude des hommes comme Lucilius envers les esclaves. Le narrateur souligne donc la correspondance entre les points communs de l'esclave et de Lucilius, et que ce sont tous les deux des hommes. Par exemple, il les compare et utilise comme arguments qu'ils sont "né[s] de la même semence", qu'ils jouissent "du même ciel" et respirent "le même air", mais surtout sur le fait que l'esclave "vit et meurt" comme tous (l.1 à 4). En second lieu, le philosophe veut montrer que l'emploi d'esclave n'est qu'un aspect et qu'il ne faut pas juger une personne par son statut. A l'appui de cela, on peut citer les termes "je les mesurerai non à leur emploi, mais à leur moralité" (l.12) ainsi que "les emplois, c'est le sort qui les assigne" (l. 13-14). Il démontre que même les hommes libres tels que "bouvier" ou