commentaire pensée sur l'interprétation de la nature Diderot
Parmi les philosophes du XVIIIème siècle, Diderot est un de ceux qui consacrent le plus d'efforts à la vulgarisation au sens noble. Initiateur et animateur zélé de la fameuse Encyclopédie, il éprouve toujours le besoin de faire partager le savoir et de transmettre ses idées en les rendant accessibles. C'est dans cet esprit qu'il rédige les Pensées sur l'interprétation de la Nature, d'où sont issus les deux fragments que nous allons examiner. Il s'évertue à y donner une idée claire et compréhensible de la démarche scientifique et des bénéfices que l'on peut en tirer.
Nous verrons comment il met un double récit au service de cette visée argumentative, pour constituer une sorte d'illustration de la recherche savante.
Dès la première lecture, nous remarquons le caractère essentiellement narratif du texte. Le repérage des temps verbaux le confirme, puisque entre les lignes 2 à 19, on relève huit verbes au passé simple (« se mirent à bêcher », « firent », « dit »,... « travaillèrent », « produisit ») associés à des imparfaits (« avait », « savait », « commençait »...) et de plus-que parfaits marquant l'antériorité (« avait creusé », « avait exploitée »).
On y trouve également quelques marqueurs de temps : « en mourant », « dans la saison » (celle des récoltes bien sûr), «l'année suivante» (qui établit la continuité des deux « pensées »), « déjà », « lorsqu' » (et la subordonnée qu'il introduit)
Un examen plus attentif conduit cependant à remarquer que le discours est également représenté, à la fois en périphérie et à l'intérieur du récit.
D'une part, un tiers du texte environ est occupé par un discours inclus dans le récit, il s'agit de la parole d'un des frères, rapportée de la ligne 6 à la ligne 13, entre les guillemets.
D'autre part, nous trouvons dans la première phrase comme dans les deux dernières le présent : « peut » (l.1), « Telle est quelquefois