Commentaire sur le travail invisible
Reconnaître le travail invisible (sujet Besançon)
« L’organisation ne peut tout prévoir », nous précise Marie France CUSTOS-LUCIDI dans cet article portant sur la reconnaissance du travail invisible. L’imprévu, le décalage entre situation pensée et situation réelle font partie du quotidien de chaque travailleur qui, pour y faire face, utilise leur intelligence « rusée », subjective, et ainsi apporte qualité et rigueur dans les tâches à accomplir. C’est d’autant plus vrai dans le secteur sanitaire, la base du travail soignant reposant sur l’humain. Aussi, nous pouvons nous interroger sur la manière dont un cadre de santé, mais également l’équipe soignante qui l’accompagne, utilisent cette subjectivité pour prodiguer des soins de qualité.
Dans un service de soins, les situations imprévues peuvent être nombreuses et régulières, avec le risque d’échapper au contrôle du cadre de santé. Elles peuvent se manifester de différentes manières et toucher aussi bien le personnel soignant que la logistique d’une unité de soins : accident d’exposition au sang, accident du travail, dysfonctionnement d’un appareil de diagnostic, coupure d’électricité… Les capacités d’adaptation et d’anticipation du cadre de santé prennent alors tout leur sens.
En effet, il n’est pas rare qu’une situation particulière ou impromptue ne soit pas inventoriée dans les nombreux protocoles et procédures qui régissent le fonctionnement d’un service de soins. Sa résolution ne dépend alors que de la capacité du cadre à analyser, traiter l’information et apporter la réponse la plus adaptée à la situation. Cela a été le cas, par exemple, d’une coupure générale de l’alimentation électrique à laquelle il m’a fallu faire face pendant toute une après-midi et jusqu’à la tombée de la nuit, laissant le service dans lequel je travaille, dans le froid et l’obscurité. Ma première décision a été de veiller au confort des patients : à ma demande, l’équipe a récupéré un nombre suffisant de couvertures