Commentaire sur le voyage en poésie
Questions et commentaire sur le thème du voyage en poésie
Questions : 1) Le corpus regroupe trois poèmes évoquant, chacun d’eux, le thème du voyage : « Heureux qui comme Ulysse… » extrait du recueil Les Regrets, écrit par Du Bellay ; L’Invitation au Voyage, appartenant au recueil Les Fleurs du Mal et publié par Baudelaire au XIXème siècle ; enfin, La Prose du Transsibérien, poème du XXème siècle écrit par Blaise Cendrars. Ces trois poèmes possèdent un registre commun, le lyrisme. En effet, dans chacun d’eux, les poètes expriment leurs sentiments, leurs émotions à la première personne. Du Bellay met en évidence sa nostalgie du pays natal à travers l’interjection : « Quand reverrai-je, hélas… » ; Baudelaire, lui, évoque l’harmonie idéale entre le pays rêvé et la femme aimée : « Aimer et mourir Au pays qui te ressemble… » ; quant à Blaise Cendrars, il retrouve, avec l’utilisation de superlatifs, les sentiments enthousiastes éprouvés lors d’un voyage accompli à l’adolescence :
« Car mon adolescence était alors si ardente et si folle. » 2) Pour chacun de ces trois auteurs, le voyage n’a pas exactement la même signification et ne correspond pas au même désir. On peut, de ce point de vue, opposer complètement les poèmes de Baudelaire et Cendrars d’une part à celui de Du Bellay d’autre part. Pour ce dernier, ce qui ressort principalement, c’est le regret de son point de départ, la nostalgie du pays natal. Un regret et une nostalgie qui se manifestent particulièrement dans les comparaisons que l’auteur établit entre Rome (sa destination) et son village natal, comparaisons qui sont toutes à l’avantage du petit Liré :
« Plus mon petit Liré que le mont Palatin
Et plus que l’air marin, la douceur angevine. » A l’opposé, Baudelaire et Cendrars exaltent l’ailleurs, le but du voyage ; mais ils le font de façon bien différente. Cet ailleurs, chez Baudelaire, reste indéfini ; il s’agit d’un pays idéal, onirique, utopique, un pays