COMMENTAIRE COMPOSE : Le rouge et le noir, Chroniques de 1830, Stendhal, 1830

Le Rouge et le Noir, sous-titré Chroniques de 1830, est un roman du XIX siècle et s’inscrit donc dans un contexte réaliste et naturaliste. En effet l’auteur, Stendhal et ses contemporains ont à cœur de représenter leur certaine vision de la réalité. Cet extrait du premier chapitre constitue donc l’incipit du roman qui a pour but de définir le cadre, de présenter les personnages habituellement et surtout de donner envie au lecteur de poursuivre sa lecture. Stendhal se contente, dans cet extrait, de la description ambiguë du lieu où le récit risque de se dérouler tout en suscitant la curiosité du lecteur. Comment le lecteur voyageur est-il donc conduit à pénétrer dans un univers ambigu? Dans un premier temps, nous étudierons la description méliorative et péjorative de la ville de Verrière pour en comprendre l’ambiguïté. Puis, nous expliquerons comment le statut du narrateur et l’allusion au voyage suscitent la curiosité du lecteur et lui donnent envie de lire cet œuvre.

Dans cet incipit, Stendhal décrit avec beaucoup de précision le lieu de l’action future. Il s’appuie sur la géographie, l’histoire et l’économie pour monter cette ville sous un bel angle. En effet, il cite de nombreux termes géographiques tels que « la Franche-Comté », « le Doubs », « la France et l’Helvétie », « le Jura », « un torrent », « une colline » et donne même un nom existant à la ville : « Verrières » ; tout cela contribue à donner une impression de réalisme et donne une situation spatial très précise. Le lecteur sait donc exactement où le récit va avoir lieu. De nombreux compléments circonstanciels de temps « jadis », « maintenant », « depuis la chute de Napoléon » continuent de décrire précisément en inscrivant la ville dans son contexte temporel également. De plus cette précision est amplifiée par la multitude d’adjectif qualificatif « blanches », « pointus », « rouges », « vigoureux »,… Et enfin