Commentaire : le malade imaginaire, acte iii, scène 12
C’est d’ailleurs en cela que réside le comique de situation puisqu’Argan entend sa femme lui dire ses quatre vérités (pour le plus grand plaisir du spectateur). L’ironie cinglante de Toinette – « voilà une belle oraison funèbre » (l.22) rappelle au spectateur qu’il vient plutôt d’assister à un véritable blâme.Enfin, Béline dévoile un autre aspect de sa personnalité (déjà visible à l’acte I scène 7 avec le Notaire) : elle est une femme vénale uniquement préoccupée par ses intérêts économiques.Sa cupidité se révèle d’abord dans sa volonté de corrompre sa servante - « tu m’aides à exécuter mon dessin » (l.23), « en me servant ta récompense est sûre » (l ;24) - et d’en faire ainsi son …afficher plus de contenu…
D’ailleurs, l’allitération en [m] présente dans cette réplique participe à l’ironie puisqu’elle est traditionnellement attachée au lyrisme amoureux. Or précisément c’est bien l’absence de sentiment qui est reprochée à Beline. Argan poursuit dans son ironie par l’usage de l’antiphrase « votre amitié » (l.35) et par l’antiphrase « panégyrique » (l.36), renforcé par l’adjectif « beau » (l.36), pour qualifier le portrait satirique qu’avait fait Béline. Argan est enfin clairvoyant sur les sentiments que lui portait Béline. D’ailleurs, le départ de celle-ci – « qui sort » (l.35) - montre que son sort est scellé : la trompeuse a été