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ANNICK KOSCIELNIAK 04/11/2013, 06 h 00 | Mis à jour le 04/11/2013, 10 h 29
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"Je n'ai eu qu'un Julot, il me tabassait, je l'ai balancé. J'ai décidé que plus personne ne me frapperait." (PIERRE SALIBA)
En ces temps de chasse à la prostitution et de législation hésitante, Midi Libre a rencontré Sylvie, professionnelle depuis quarante ans. Audiard aurait pu faire un personnage de cinéma de cette fille de joie installée sur la route de Narbonne depuis plus de vingt ans. Dans le fourgon blanc de la route de Narbonne, deux bougies brûlent en permanence. Juste à côté d’une sainte vierge en plastique glissée dans le vide-poches. "En souvenir des deux motards fauchés par une voiture. Ce jour-là, je n’étais pas là, mais tout le monde a cru que c’était pour moi que le conducteur a traversé la chaussée. Je suis prostituée et croyante, ce n’est pas incompatible." Sylvie, 60 ans, 40 ans de tapin dont vingt sur ce chemin de terre à l’aplomb de la nationale 613. Grande gueule, bouche et seins XXL et cœur encore plus gros. Mais qui voit d’un sale œil les Roumaines piétiner son territoire. "Elles sont arrivées il y a quatre ans. Tout le monde a besoin de manger, mais elles cassent les prix. C’est le discount de la prostitution ! Je suis obligée de me solder, à mon âge !"
L'amour sans risque Un monde les sépare. Celui des réseaux de proxénètes venus de l’est et des filles qu’on met de force sur le bitume, la faim au ventre. "Une fois, j’ai aidé une petite, enceinte d’un client. Elle voulait me vendre son gnaro ! Je ne supporte pas les maquereaux ni les salopards qui veulent faire ça sans protection et plombent leurs femmes." Chez elle, c’est l’amour sans risque "Ici, tu as la poubelle à enfants (traduction, les préservatifs), là le gel pour les mains, pour le sexe, le brumisateur quand ils