Compte rendu d'exposition
Michaël Borremans, "eating the beard".
Du 20 février au 1er mai 2011. galerie württembergischer Kunstverein, Stuttgart.
COMPTE RENDU
Séries de toiles produites entre 2001 et 2011. Dessins et carnets de recherches. Vidéo réalisée par Michael Borremans.
L’exposition "Eating te beard" de Michaël Borremans nous dévoile une série de toiles chargée d’anecdotes, étant pour autant dénuée d’une volonté de narration. Faisant écho à la peinture de peintres tels que velasquez, ou encore au cinema et à la photographie, M. Borremans semble developper un langage propre au travers d’une iconographie singulière. On perçoit de toiles en toiles une atmosphère trouble, des sujets parfois attelés à une activité incertaine que le peintre ne cherche pas à représenter. Les corps dénudés ou les poses incertaines sèment le doute par la mise en scène développée par l’artiste, oscillant peut etre entre humour noire (suicide à la queue de cheval ? voire photos des pages suivantes) et onirisme caché. Les détails, voila ce qui importe dans cette peinture, et cela devient evident lorsque l’on observe ses dessins. Gouache sur papier et crayon, esquisses préparatoires, parfois de simples idées ‘jetées’ rapidement, ou alors des etudes détaillées de jupes, visages, mains...
c’est de cette profusion de détails que michael borremans semble tirer sa peinture, arrangeant, interprétant, provoquant la dissonance entre sa retranscription et ce qui en est à l’origine. On comprend mieu l’univers dans lequel il cherche à plonger ses toiles en regardant la video d’une dizaine de minutes qu’il a produite. On y voit un homme manipulant délicatement une femme-poupée, n’ayant qu’un socle pour faire office de jambes, la sortant d’un placard, la posant sur une table, pour enfin la ranger. Il y a une forme de poésie qu’il créé dans ses images, rappelant à mon sens sa technique de peinture, fine, travaillée, mais osant souvent quoique timidement les touches de couleurs brutes