Corpus, Phèdr/La machine infernale/Rhinocéros
Le corpus proposé se compose d'un extrait de Phèdre de Racine, écrit en 1677, d'un extrait de La Machine infernale de Cocteau, écrit en 1934, et de la fin de l'acte II de Rhinocéros de Ionesco, écrit en 1959. On se demandera ainsi quels sont les moyens utilisés dans les textes pour faire vivre l'action spectateur, tout en comparant les textes.
On remarque tout d'abord que les trois textes sont tirés de trois pièces de théâtres différentes, écrites avec un écart temporel plus ou moins important. Ainsi le texte de Racine, écrit au XVIIème siècle, se doit respecter les règles de bienséance du théâtre classique interdisant la représentation de scènes violentes sur scène. Par conséquent le spectateur ne peut voir directement la confrontation d’Hippolyte et du monstre marin et doit écouter avec attention le discours de Théramène qui relate du combat et de la mort de ce dernier. A l'inverse, on retrouve dans La machine infernale des dialogues entre le sphinx et Œdipe et des didascalies comme à la ligne 5 « Il se crispe des pieds à la tête. On voit qu'il lutte contre un charme. ». Ces dernières permettent aux lecteurs de visualiser l'action plus aisément. De plus, le discours du sphinx comporte une liste exhaustive d'actions telles que « je lâche, je dévide, je déroule, j'enroule [...] » à la ligne 21 se créant ainsi portrait détaillé et complexe. Dans le chemin du texte de Cocteau et en opposition avec celui de Racine, le texte de Ionesco et essentiellement composé de didascalies, notamment à la ligne 8 « Bérenger entre dans la chambre de Jean[...] ». Le texte est noyé dans les indications scéniques qui permettent une interprétation régulière et précise de la pièce. Pour faire comprendre la panique de Bérenger, Ionesco n'utilise quasiment que des phrases exclamatives en faisant parler son personnage. Les didascalies sont souvent composées d'un verbe suivit d'un adjectif indiquant la peur de Bérenger, notamment à la ligne 5 « remonte à