Corpus sur les lumières
Que ce soit pour Voltaire avec Candide, Micromégas, ou avec son article « Guerre » du Dictionnaire philosophique portatif, que ce soit son ami Damilaville avec son article « Paix » présent dans l'Encyclopédie, la vision de la guerre pour ces deux philosophes des lumières est très similaire. Chaque texte du corpus montre bien la guerre comme barbare et partiale, des chefs impitoyables envoient la mort de millions de personnes pour des causes ridicules. Lors de cette démarche de réflexion, la vision de la guerre elle-même ainsi que la vision des hommes seront étudiées, afin de répondre à cette interrogation : comment le rapport de l'Homme face à la guerre est-il décrit au cours de ces textes ?
Dans tous les textes, la guerre est d'abord décrite comme cruelle : « Des cervelles étaient répandues » d'une manière plus ou moins implicite, voire naïve avec Candide et son héros, crédule et innocent, qui a laissé son nom pour adjectif et qui ne se rend absolument pas compte des épreuves qu'il traverse : « ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. » La guerre n'est pas seulement pleine de cruauté, elle est également injuste. Cette injustice est d'ailleurs démontrée par les deux auteurs de façon sarcastique : « un village que les Bulgares avaient brûlé, selon les lois du droit public. », appuyant sur le sentiment d'inégalité que l'on ressent vis-à-vis des soldats, plus victimes que soldats, envoyés au front sans n'avoir rien demandé pour la plupart, se battant pour des causes qu'eux-même ne connaissent pas, ne défendent pas : « Ni l'un ni l'autre n'a jamais vu ni ne verra jamais le petit coin de terre dont il s'agit ». Cependant, ces hommes doivent tout de même trouver la force de se battre, contre leurs semblables : « loyalement égorger des milliers de nos frères » pour espérer revenir un jour chez eux.
La guerre, pour Voltaire et Damilaville, est une absurdité et une