Critique du film quartier lointain
Critique du film Quartier Lointain :
Après Irina Palm, beau film émouvant, Sam Garbarski s’attaque à la délicate tâche de transformer le manga Quartier Lointain en un vrai film de cinéma qui parlerait au public européen. Il est clair que le projet ne manque pas d’ambition, une ambition très grande tant le fausser entre les deux cultures est immense. Et pourtant devant Quartier Lointain on assiste à un miracle comme seul le cinéma peut en créer. Sensible, léger, nostalgique, Quartier Lointain est une belle surprise, on en ressort comme d’un doux rêve… à moins que se ne soit de vieux souvenirs remontés à la surface.
Dans l’idée Quartier Lointain ne présente rien de bien original, les sauts dans le passé au cinéma on en a déjà vu des tonnes : le héros s’évanouit à cause d’un choc émotionnel et se retrouve catapulté dans sa jeunesse. La ressemblance avec les autres films s’arrête là, une fois passée l’introduction. Le retour dans le passé effectué, le film s’envole définitivement pour ne plus nous lâcher et s’installe dans notre esprit comme le plus doux des venins.
On plonge complètement dans ce village isolé des années 60. L’époque est la même que dans le manga mais la France reculée est un décor foncièrement différent du Japon d’après-guerre. Mais on est forcé de constater que ce nouveau décor s’accorde à merveille à ce que Sam Garbarski souhaite nous raconter. Les automobiles, les vêtements, les bancs de l’école, la rigidité de l’éducation, tout cela crée un climat nostalgique immédiat et puissant. L’idée n’est pas ici d’envoyer un héros dans le passé pour le modifier ou non, mais ressemble bien plus a une quête identitaire proche de l’analyse. En effet, plonger dans ses souvenirs est sans doute le meilleur moyen pour aborder son présent et l’homme que l’on est devenu. Va-t-il essayer de changer quelque chose en revivant son enfance avec son esprit d’adulte? On s’en fout. L’intérêt de tout ça est d’apprendre à enfin accepter des évènements