Critique littéraire : la petite roque
Le livre se sépare en deux chapitres. La première partie commence par la tournée du facteur, Médéric qui marche le long de la rivière Brindille. Soudain, il découvre le corps nu d’une fillette au bord de l’eau. Première constatation du médecin : « elle a été violée, puis étranglée »... Les gendarmes et le juge s’interrogent sur la disparition des vêtements et ils déduisent que le meurtrier est un rôdeur. Plus tard, les sabots de l’enfant sont retrouvés devant la maison de la mère, signe donc de la culpabilité d’un villageois : trois individus sont suspectés.
Tout d’abord, c’est une nouvelle réaliste, on connait le nom des personnages, le nom des lieux et les actions se situent au cœur du quotidien. L’action centrale est de type policier, fait divers. C’est un roman impersonnel, il n’y a pas de sentiment, on ne sent pas le point de vue de l’auteur. Le narrateur est omniscient. Les descriptions sont courtes et se font par « tranches ». C'est-à-dire qu’au fur et à mesure du récit, Maupassant nous livre des détails. La description à une fonction purement esthétique. Le but est de créer une nouvelle belle.
Face au coupable, il y a deux types d’hypothèses, soit c’est tout le monde en particulier, soit c’est quelqu’un qui se trouve à l’écart de la société, c'est-à-dire un marginal. Les trois suspects ont des stéréotypes du marginal. C’est l’hypothèse la plus facile à accepter, car c’est celui qui s’écarte le plus de nous même, ce qui est très rassurant ! On remarque ici la véritable puissance du cliché…
A la seconde partie, on découvre que c’est Renardait, le tueur de la petite Roque. Il est littéralement rongé par la culpabilité. La deuxième partie est centrée sur se conscience, on « entre » dans sa pensée. Il y a là un changement du régime narratif, ce n’est plus un narrateur omniscient. Le récit est centré de façon différente. La description du décor change aussi radicalement. Le village paisible devient un village inquiet.