croissance et pauvreté
Il est donc raisonnable de considérer la mondialisation, c’est-à-dire ici l’intégration commerciale et financière de l’économie mondiale, comme une importante force motrice de la croissance, permettant aux progrès de la technologie moderne et aux économies d’échelle de se traduire dans des augmentations de productivité sans précédent.
Toute cette richesse créée par l’économie moderne réduit-elle la pauvreté dans le monde? Ou, au contraire, la mondialisation est-elle créatrice de nouvelles inégalités de sorte qu’elle a très peu d’impact sur la pauvreté? Quelle relation y a-t-il entre inégalité et croissance?
Deux indicateurs sont le plus souvent utilisés comme mesures de pauvreté: le revenu moyen des 20% de la population au bas de l’échelle des revenus, c’est-à-dire les 20% les plus pauvres, et, deuxième indicateur, le
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pourcentage de la population avec un revenu au-dessous d’un seuil de pauvreté, ce seuil étant souvent un revenu de 1 dollar par jour, mesuré en pouvoir d’achat de ce dollar et non pas seulement par conversion monétaire.
En moyenne, quand on définit cette moyenne par rapport aux Etats-nations sans la pondérer par la taille de ses Etats, le revenu des pauvres augmente presque, mais pas tout à fait, au même rythme que le PIB par tête d’habitant.
La croissance moderne, à l’échelle mondiale, si elle ne bénéficie pas de façon disproportionnée aux pauvres, n’est pas non plus biaisée contre les pauvres.
En moyenne, une croissance annuelle de 3% par habitant augmente donc le revenu moyen des pauvres aussi de près de 3% par an.
Mais ceci n’est qu’une moyenne. En fait, seulement la moitié de la variation dans la croissance du revenu des pauvres est associée à la variance de la croissance du PIB. L’autre moitié est associée à d’autres facteurs. L’impact de la croissance comme phénomène national sur le revenu moyen des pauvres – comme d’ailleurs sur le pourcentage de la population au-dessous du seuil de
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