Croissance économique et vision présidentielle
La sobriété des discours présidentiels au Cameroun n’a d’égale que leur profonde clairvoyance. Lorsqu’il s’adresse à la nation camerounaise, le Président de la République, Son Excellence Paul BIYA s’efforce de ramener au niveau du Camerounais moyen, des idées et des concepts, qui dans certains milieux bien-pensants, font l’objet d’importants travaux scientifiques. C’est notamment le cas avec un concept qui a bonne presse dans la plupart des discussions des citoyens camerounais ; il s’agit du concept d’ÉMERGENCE.
De l’homme de la rue aux professeurs de Lycée et d’Université, chaque citoyen camerounais a sa petite idée sur l’ÉMERGENCE. En fonction du contenu que chacun attribue à ce mot, les supputations vont tous azimuts, sur l’atteinte ou pas, à l’horizon 2035, de ladite ÉMERGENCE.
Mais pour peu que l’on prenne la peine de prêter l’oreille aux idées présidentielles, de s’attarder sur la définition magistrale qui a été proposée aux citoyens camerounais le 03 novembre 2011, lors du discours d’investiture présidentielle devant l’Assemblée Nationale, le concept d’ÉMERGENCE devient intelligible : « nous devons résolument transformer le Cameroun en un CHANTIER DE L’ÉMERGENCE, c’est-à-dire en un pays qui CRÉE DES RICHESSES et les REDISTRIBUE DE MANIÈRE ÉQUITABLE ».
On le voit, tout citoyen camerounais qui réussira à remplacer dans sa pensée le concept d’ÉMERGENCE par celui de "CRÉATION des richesses" d’une part, et celui de "REDISTRIBUTION ÉQUITABLE des richesses" d’autre part, commencera en réalité à s’imprégner de la vision présidentielle. Et au-delà de ce premier effort intellectuel de remplacement, une analyse un peu plus approfondie de cette équation définitionnelle de l’ÉMERGENCE, montre que l’accent présidentiel porte davantage sur le volet "REDISTRIBUTION ÉQUITABLE des richesses" plutôt que sur le volet "CRÉATION des richesses".
En effet, le jargon technique pour désigner la "CRÉATION des richesses"