« Crépuscule » de guillaume apollinaire
C’est en 1902 que Guillaume Apollinaire écrit le poème « La Loreley ». Le poème se situe au milieu du cycle des Rhénanes, qui comprend les textes écrits par Apollinaire pendant son séjour en Allemagne. En 1904 Guillaume Apollinaire a l’intention de publier les Rhénanes dans un recueil intitulé « Le Vent du Rhin », mais ce projet ne se réalise pas. Les Rhénanes sont intégrées plus tard, en 1913, dans le recueil Alcools. Apollinaire reprend dans ce poème, composé de 19 distiques, la légende allemande de la Loreley. Ce poème, à la fois traditionnel et riche de plusieurs innovations formelles, se situe au Moyen Age. Il traite, sous les formes de la ballade, les grands thèmes de la femme séductrice, de l’amour –passion qui rend fou, de l’amour malheureux dont la seule issue et le seul apaisement est la mort. Dans une première partie, nous observerons comment Apollinaire s’approprie la légende de la Loreley en la mélangeant avec d’autres images mythologiques de la femme. Ensuite nous verrons comment il traite le thème de la passion destructrice, du lien étroit entre amour et mort et pour finir nous analyserons comment Apollinaire en s’identifiant avec la Loreley nous transmet le message qu’ il vaut mieux mourir que vivre sans passion.
Dans la mythologie germanique la Loreley (du moyen allemand lürelei, lüren : épier ; lei : rocher), est une nixe (nymphe des eaux) à la voix incroyablement belle, qui, assise sur une falaise près de la ville de Bacharach, peigne ses longs cheveux blonds avec un peigne en or. Son chant mélodieux fascine les bateliers qui terminent par faire naufrage contre les rochers de la rive droite du Rhin. La version la plus connue du mythe de Loreley est contenue dans un des poèmes les plus célèbres du romantisme allemand, « Die Lore-Ley » écrit par Heinrich Heine en 1824. À cette image païenne de la Loreley, se superpose dans le poème