dessertation en attendant godot
SAMUEL BECKETT
Samuel Beckett (-)
A
U
156
Bertolt Brecht photographié par Fred Stein. (en bas)
A U T R E
Dans les romans de Beckett, plus encore que dans ses pièces, ce n’est pas un sens qui manque à la voix, mais un centre; elle tourne sur elle-même à l’infini, continue à se poser des questions identiques auxquelles elle ne sait pas répondre. Le langage devient alors l’incarnation de l’angoisse de vivre. «Les mots sont partout, dans moi, hors de moi […], je les entends, pas besoin de les entendre, pas besoin d’une tête, impossible de les arrêter, je suis en mots, je suis faits de mots, des mots des autres quels autres, l’endroit aussi, l’air aussi, les murs, le sol, le plafond, des mots, tout l’univers est ici, avec moi, je suis l’air, les murs, l’emmuré, tout cède, s’ouvre, dérive, reflue, des flocons, je suis tous ces flocons, se croisant, s’unissant, se séparant, où que j’aille je me retrouve, m’abandonne, vais vers moi, viens de moi, jamais que moi, qu’une parcelle de moi, reprise, perdue, manquée, des mots je suis tous ces mots, tous ces étrangers, cette poussière de verbe, sans fond où se poser, sans ciel où se dissiper, se rencontrant pour dire, se fuyant pour dire que je le suis tous, ceux qui s’unissent, ceux qui se quittent, ceux qui s’ignorent, et pas autre chose, si, tout autre chose, que je suis tout autre chose, une chose muette, dans un endroit dur, vide, clos, sec, net, noir, où rien ne bouge, rien ne parle, et que j’écoute, et j’entends, et que je cherche, comme une bête née en cage de bêtes nées en cage de bêtes nées en cages de bêtes nées en cage…» (L’Innommable, 1953)
Niki de Saint Phalle, SaintSébastien ou le Portrait de mon amour, .
’
La crise du langage
Si, comme l’indique son nom, une représentation théâtrale consiste à représenter une histoire où des personnages, dans un lieu et à une époque déterminés, accomplissent certaines actions, alors il faudra définir