Philosophie Politique

Qu’est-ce-que l’hypocrisie ?

L’hypocrisie, apparait conventionnellement comme attitude ou trait de caractère jugé péjorativement par autrui, puisque à l'opposé de la franchise et de la sincérité, l’on dit souvent qu’elle n’est pas une attitude « naturelle ». Si elle n’est pas une attitude naturelle, il serait légitime de la considérer comme un « art ». Si l’hypocrisie est une attitude que l’on peut qualifier de non spontané, il est néanmoins possible qu’elle le devienne ; ainsi elle n’est plus un simple comportement ponctuel, « exceptionnel » ; elle se transforme en Vice.
Il faut alors se questionner sur les causes et l’origine de l’hypocrisie, sur ses conditions d’apparition, ses manifestations ainsi que ses effets, et cela dans l’objectif de pouvoir déterminer ce qu’elle est vraiment. A partir de quelle « limite » se transforme- t-elle en vice, ou plutôt ce que l’on considère comme tel, et cela dans tel ou tel contexte socio-historique, sociopolitique ? Si l’hypocrisie est vraiment un vice, en quel sens peut-elle être au service de la vertu ? Répondre à ce problème implique que nous nous demandions si le vice est inhérent à la nature humaine ou s’il n’est que le fruit de l’évolution des mœurs. Ces interrogations posent donc le problème de l’homme et du libre arbitre. Dans un premier temps ,il sera nécessaire d’établir les origines étymologiques et historiques de ce que l’on nommait « hypocrisie », ces sources et son utilité dans un contexte historique donné, pour ensuite exposer ses effets au sein de l’évolution d’un contexte sociopolitique selon l’envergure que celle-ci prend, une envergure importante voire monumentale.

Dans la Grèce antique, la place de l’hypocrite était avant tout dans un théâtre. « hypόkrisis » désignait alors la « mimique » et était apparentée au rôle du souffleur ou plutôt du comédien. C’est l’arrivée de Platon qui marquera la condamnation morale et politique du comédien