L'homme est de glace aux vérités; il est de feu pour le mensonge.
Jean de la Fontaine
Grand dramaturge du registre comique au XVIIe siècle, Pierre Corneille eût une carrière bien remplie voire même agitée. Connu pour plusieurs de ses œuvres dont notamment Le Cid qui a, rappelons-le, suscité une querelle pour des causes de bienséance, il a aussi écrit l'ouvrage dont nous allons étudier quelque aspect: Le Menteur, en 1643. Le héros, Dorante, a pris la fâcheuse habitude de mentir afin de séduire ses interlocuteurs et de les impressionner. La citation de la Fontaine, qui reprend deux des thèmes principaux de l'œuvre évoque ces deux aspects totalement opposés: la vérité et le mensonge et les relie symboliquement et respectivement avec «la glace» et «le feu». Toutefois l'utilisation spécifique de la ponctuation entre les deux termes, le point-virgule, montre une césure assurément mais qui n'est pas totale. Cela démontre que chacune des phrases sont apparemment aux antipodes mais qu'elles sont aussi liées car autant pour l'une que pour l'autre l'on y retrouve une action qui entraîne une réaction. L'effet symétrique y est par ailleurs flagrant. Nous allons le voir, cette citation peut aisément être mise en lien avec Dorante. Notons qu'il ne s'agit pas ici d'une conclusion physique, mais bel et bien d'une image. Si l'homme s'enflammait réellement lorsqu'il ment, cela se traduirait pas une humanité en cendres. Voyons plutôt par « de glace » dans le sens d'absence de réactions voire un manque d'adrénaline si l'on puis dire et « de feu » comme son contraire. Ce qui signifie que l'homme, pris dans l'élocution de son mensonge, est, souvent, tenté de l'agrandir selon la réaction de son public (ébahi, ébloui, séduit par les contes) et donc le menteur s'enflamme. Mais il est tout de même ramené à sa condition humaine et peut se retrouver de marbre. Alors, quels sont explicitement les liens entre ces deux phrases et Dorante? Cette citation concerne-t- elle uniquement ce