Le mot poésie vient du grec «poiein» qui signifie «créer». Mais, selon les poètes de l'Antiquité comme Platon, cette création n'était que le résultat d'un don que les dieux réservaient qu’à quelques élus. Cette théorie fut maintenue pendant longtemps, mais à la fin du XIXème siècle, Rimbaud affirme que l'inspiration ne lui vient pas du « saint esprit », mais de l'inconscient de lui-même. Pour lui, la capacité de « création » relève d'un véritable «travail» de recherche, voir « d’expérimentation » sur lui-même. L'œuvre naît donc des sentiments intérieurs du poète. Chez Baudelaire, Verlaine, Hugo ou encore Apollinaire, l'expression de la souffrance intérieure a souvent eut recours à la poésie. Ainsi, on peut se demander si la souffrance est nécessaire au poète pour écrire ses poésies. Pour cela, nous allons montrer d'abord que la souffrance participe à l'inspiration du poète. Ensuite, on montrera l'existence d'autres sentiments et y voir que la souffrance n'est pas seule source d'inspiration.
La poésie est pour le poète une manière d’exprimer son mal-être. Il se sent mal intérieurement à cause de sa situation, d'un complexe quelconque ou autre, et veut se libérer par les mots pour permettre au lecteur d'avoir un aperçu sur son état d'esprit et obtenir parfois même de la compassion. Pour écrire, le poète doit être plus sensible que les autres. Comme il ressent les sentiments d'une manière plus forte, il est donc facile pour lui de les mettre en mots. C'est le cas de Baudelaire qui est connu pour mettre en poème son mal-être. Ainsi, dans «La Cloche Fêlée» des Fleurs du Mal, il met en évidence son découragement et son stress face à une mission qu'il ne peut pas réussir et traduit sa déprime en assimilant l'état de la cloche à son esprit : « Moi, mon âme est fêlée». Cette cloche lui offre un moyen d'exprimer son mal-être car il se considère comme un lâche. Aussi, dans Le « Pin des Landes », en personnifiant le pin, Gautier le compare au