L’échange peut il seul fonder la communauté ?

La série enfantine du Père Castor, dans une de ses émissions intitulée Les bons amis, raconte l’histoire d’un lapin qui par une journée d’hiver parvient à dénicher deux carottes, une lui suffisant amplement il décide de la déposer sur le palier de la maison de son ami le cheval. En rentrant, celui-ci découvre la carotte, mais s’étant déjà alimenté il décide de la déposer à son tour sous le perron de son ami le mouton. Le mouton, ayant lui aussi réussit à se nourrir, découvre la carotte. Ne lui étant pas nécessaire il la dépose à son tour devant le terrier de son ami le lapin. Par delà la naïveté éducative de la mise en scène, l’auteur cherche à montrer comment les échanges se déroulent dans la communauté des animaux. En effet, le lapin qui donne au cheval qui donne au mouton qui redonne au lapin montre une réciprocité indirecte dans la communauté animalière à l’origine des rapports entre les bons amis. La transcription de cette scène, dans le contexte des individus, reviendrait à s’interroger sur la notion d’échange et plus généralement à savoir si celui-ci serait le seul à pouvoir fonder la communauté. Avant de rechercher une réponse à cette interrogation il faudrait pouvoir rassembler sous une même définition l’ensemble des échanges qui s’opèrent dans la communauté. L’échange serait un rapport de mutualité, de réciprocité entre deux ou plusieurs individus. Autrement dit, l’échange apparaît comme une interaction entre les membres d’un corps social. L’étude de l’échange dans la communauté pourrait renvoyer à une approche psychologique des individus, à une approche sociologique de la communauté, mais il faudrait rechercher un échange qui par sa représentativité permettre de résoudre le rôle des échanges dans l’édification communautaire. En effet, l’échange économique qui met en relation les individus dans la communauté exposerait clairement la réciprocité, la mutualité et donc l’interaction qui